N° 12 Décembre 2013
  • N° 12 Décembre 2013

N° 12 Décembre 2013

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Expérience, apprentissage et processus d’émancipation

Coordination Jérôme Guérin

ISBN 978 2917645 31 4

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Emancipation et formation professionnelle : une voie étroite entre pressions sur le travail et référence au métier

Olry Paul, Professeur AgroSup Dijon

Résumé - La formation professionnelle peut-elle émanciper ceux qui la suivent ? Cette question se pose en permanence entre milieu de travail/milieu d’enseignement professionnel. Elle est notamment centrale dans l’alternance, où se joue tant l’acculturation professionnelle qu’une certaine conformation des apprentis. En d’autres termes, forme-t-on des individus ou offre-t-on les conditions pour que des professionnels en devenir se forment ? A quelles conditions la formation professionnelle est-elle porteuse d’émancipation ? Cette tension pour les formateurs est abordée ici sous deux aspects. A quelles conditions la pratique du travail peut permettre sinon l’expression de créativité des professionnels en formation, du moins l’exercice d’un libre-arbitre que supporte leur formation au métier. La satisfaction de ces deux conditions, est au cœur de tout projet d’émancipation porté par les professionnels, et singulièrement les débutants. 
Les données présentées s’inscrivent dans le cadre d’études réalisées dans une perspective de didactique professionnelle. La lecture que nous proposons d’une reprise de ces données prend appui sur une clinique du travail (Clot, 2008 ; Ughetto & Combes, 2007) qui questionne les conditions sociales, pratiques, d’une réflexivité sur son métier. Elle constitue le cadre au travers duquel nous étudions les productions réflexives produites par des professionnels engagés dans une analyse du travail en didactique professionnelle. Appliquée à trois dispositifs, la communication s’attache à souligner les tentatives et impasses d’une formation professionnelle « lieu d’émancipation ».

Mots-clés : métier – travail – formation – apprentissage – rapport au savoir – analyse de l'activité

 

Expérience, trajectoire d’apprentissage et processus d’émancipation dans un dispositif de formation par la pratique théâtrale

Catherine Archieri ESPE de Bretagne, site de Brest, docteure associée au Centre de Recherche sur l’Éducation les Apprentissages et la Didactique (CREAD - EA 387)

Résumé - De nombreux dispositifs de formation d’adultes revendiquent, parallèlement à la visée d’intégration ou d’adaptation professionnelles, l’ambition d’encourager le développement d’individus lucides et autonomes. L’interrogation se porte alors sur les catégories de situations à proposer aux apprenants pour favoriser cette visée émancipatrice : émancipation vis-à-vis de quel référentiel ? Quels liens avec la pratique professionnelle cible ? Quel format dans un curriculum ? 
C’est dans un dispositif de formation utilisant la pratique théâtrale - plus précisément le jeu dramatique -, conforme à cette option, que nous avons analysé l’expérience en train de se faire et le processus d’apprentissage de jeunes adultes se destinant au métier d’enseignant. 
Cet article présente l’activité d’une étudiante en combinant différents niveaux d’analyse, d’un point de vue temporel et social (Lemke, 2000). A travers le croisement d’analyses synchronique (analysant les moments particuliers d’apprentissage) et diachronique (analysant l’évolution de ces apprentissages sur une durée de plusieurs séances) les résultats mettent en évidence, d’une part, les phénomènes et processus sous-jacents participant aux transformations – notamment silencieuses - par l’activité du jeu dramatique, d’autre part, comment se construit l’expérience en relation avec les autres formés, les formateurs, le chercheur et enfin illustrent les liens qui se tissent entre les différentes expériences vécues et leurs incidences sur le développement personnel.

Mots-clés : formation professionnelle ; jeu dramatique ; trajectoire d’apprentissage ; construction identitaire ; autonomie ; émancipation.


Construction de l’expérience et émancipation d’enseignants novices d’éducation physique et sportive

Jérôme Guérin – CREAD EA 3875 – Université de Brest


Résumé - Cet article aborde la question de l’apprentissage en formation professionnelle initiale d’enseignants novices dans un dispositif de vidéoformation. Le cadre théorique et méthodologique du cours d’action est mobilisé pour analyser comment se transforme l’activité d’apprentis dans le cadre de leurs interactions avec les autres sujets et l’usage des artefacts du dispositif de formation. L’analyse des résultats met en évidence les phénomènes de l'activité individuelle et collective qui participent à la construction de l’expérience et l'émergence de processus d'émancipation en formation et en classe.

Mots clés : émancipation, expérience, formation, vidéoformation, développement professionnel.

 

La construction identitaire des enseignants débutants et l’émancipation par rapport à la prescription

Méard Jacques ; Zimmerman Philippe ERTE n°60 DATIEF –ESPE de Nice

Résumé - Cette recherche porte sur la construction de l’identité professionnelle (IP) de professeurs des écoles en formation initiale (PEFI) et vise à analyser comment s’effectue ce processus dans le cadre d’un cursus universitaire formant au métier d’enseignant. Le cadre théorique et la méthode prennent appui sur les postulats de la clinique de l’activité (Clot, 1999). Les résultats pointent l’importance de la renormalisation des prescriptions par les PEFI pour développer leur IP. La discussion porte sur leurs difficultés pour intégrer dans leur activité les prescriptions et se construire comme enseignants.

Mots-clés : développement – travail – enseignant stagiaire – apprentissage professionnel 


Entre aliénation et émancipation : les figures du sujet de l’expérience

Etienne Bourgeois, Université de Genève

Résumé : La question de l’expérience est revenue en force ces dernières années dans le champ de la formation des adultes. Dans cette contribution, nous examinons comment est implicitement ou explicitement conceptualisée la fonction du sujet dans les théories de l’expérience actuellement convoquées dans le champ de la formation. De la théorie fondatrice de l’expérience de John Dewey à la théorie plus récente de l’apprentissage expérientiel de Kolb, en passant par diverses théories de l’apprentissage proposées aujourd’hui par la psychologie de l’éducation, nous tentons d’identifier quelques traits essentiels permettant de cerner une figure dominante du sujet apprenant qui se dégage de ces théories et qui contraste à bien des égards avec celle qui transparaît dans d’autres théories, également convoquées aujourd’hui en formation : celles de la transmission. Entre la figure d’un sujet « héroïque » et « autodéterminé » et celle d’un sujet socialement surdéterminé par l’héritage et le contexte historico-culturels dans lequel il s’inscrit, nous esquissons une troisième voie, qui ouvre, nous semble-t-il, davantage à l’émancipation du sujet, à condition d’assumer pleinement les paradoxes suivants : assumer les déterminants sociaux pour mieux s’en émanciper ; conquérir une autonomie dans la reconnaissance de sa dépendance à autrui ; assumer le caractère dialectique de la relation entre intention et action ; et dépasser l’antagonisme entre logos et mimès.

Mots clés : Expérience ; Transmission ; Auto-détermination ; Aliénation ; Apprentissage adulte

 

L’analyse de l’activité en sciences de l’éducation : entre aspirations scientifiques et exigences pragmatiques

Brigitte Albero, Université Européenne de Bretagne-Rennes 2 (CREAD, EA 3875)

Résumé - En clôture de ce numéro, cette contribution a pour but de discuter les positions épistémologiques des articles proposés. Elle contextualise l’approche adoptée dans certains travaux (l’analyse du cours d’action) en relation avec les principales caractéristiques de la discipline (sciences de l’éducation) et avec d’autres approches qui ont en commun l’intérêt pour l’analyse de l’activité. La première partie rapproche l’apport de ces travaux d’une caractéristique structurelle spécifique de la discipline, à savoir l’interrelation étroite entre dimensions épistémique, praxéologique et axiologique, propre à l’acquisition humaine des connaissances. Le postulat invoqué par certains auteurs d’une capacité d’autonomie également distribuée chez tous dans l’acquisition des connaissances est ensuite interrogé. Dans une deuxième partie, les travaux sont situés par rapport à l’intérêt, récent dans la discipline, pour le concept d’ «activité» et la production d’une diversité d’approches qui tendent davantage à coexister qu’à dialoguer. La question se pose alors de l’absence d’intérêt dans nombre d’études pour le rôle et la fonction toujours plus déterminants des objets techniques dans les formes actuelles de l’acquisition des connaissances. La troisième partie rapproche des travaux fondateurs dans le domaine, des cadres théoriques, des concepts et des méthodes susceptibles de constituer un corpus commun aux différentes approches de l’analyse de l’activité, référé aux caractéristiques structurelles de la discipline.

Mots-clés : épistémologie ; sciences de l'éducation ; théories de l'activité ; formation d'adultes

Fiche technique

Date de parution
2013/12

Références spécifiques